Résumé :
|
A l'approche de ses trente-sept ans, le narrateur demande à une agence spécialisée de retrouver sa mère "biologique" qui l'a abandonné à sa naissance ... L'histoire, censée être écrite au jour le jour par le fils et dont nous ne dévoilerons pas l'issue, se clôt sur la voix d'une femme au téléphone. "Jeanne, Jeanne, Jeanne" est le ressassement d'un homme qui ne peut plus vivre privé de la mémoire de ses origines ... Par sa puissante et virulente authenticité, "Jeanne, Jeanne, Jeanne" rappelle avec force "L'Inceste" de Christine Angot, dont le cri de vérité n'en finit pas de retentir en plein ventre de ceux qui s'étaient retrouvés dans son livre. Même angoisse, même souci de ne pas tricher, même obsession d'être compris dans l'exacte mesure du projet littéraire, le roman d'Emmanuel Adely n'épargne pas son lecteur et à travers lui les conventions apaisantes. C'est une des nombreuses prouesses de ce roman ... D'une écriture obsédante comme la mélopée intarissable du tam-tam, le narrateur avoue qu'au martyre muet d'un enfant amputé de sa mère (et qui ne peut même pas concevoir le paradis perdu) il aurait préféré la mort. Pour cet homme blessé et cruel, l'adoption ne remplace pas l'amour maternel que l'on peut renier, trahir ou anéantir, mais qui est le socle fondateur de tous les amours. Trop personnel pour servir de réquisitoire, le récit fait indirectement l'éloge de la contraception et de l'avortement. Emmanuel Adely s'abandonne au désarroi et affronte un thème tabou chez les écrivains hommes. Né" sous X ", l'auteur recherche sa mère désespérément.
|