Résumé :
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Le 8 octobre 1908, Hitler est recalé à son concours d'entrée aux Beaux-Arts. Que se serait-il passé s'il y avait été admis ? Tel est, en partie, l'objet de ce roman. Car Eric-Emmanuel Schmitt s'est amusé à mener de front deux biographies romancées, celle du dictateur Hitler et celle du jeune Adolf H., admis au concours. Nous suivons ainsi pas à pas leur double évolution, les chapitres alternant leurs vies qui se répondent en écho. L'exercice aurait pu être intéressant s'il n'avait tourné un peu court, faute d'avoir un discours satisfaisant à tenir sur la psychologie des dictateurs. Existe-t-elle seulement ? Le processus qui transforme un honnête homme en bourreau est banal. Point n'est besoin d'avoir de dispositions, même si cela aide. Et ce n'est pas en faisant analyser Hitler par Freud que l'humanité se serait prémunie de la barbarie nazie. Le jeune Adolf H. s'en va au demeurant le consulter. Tout comme son fantôme Hitler, il souffre de graves désordres oedipiens. Des désordres qui lui rendent la chair féminine insurmontable. Mais à ce compte ils sont légions, que leur frustration doublée d'échec aurait dû précipiter dans la haine. Hitler petit bourgeois médiocre et mesquin, on connaissait. Rien de neuf donc, si ce n'est que le roman aurait pu être amusant. Mais le jeune Adolf, en devenant (et pourquoi donc ?) un grand peintre d'avant-garde, nous ennuie. La pétition de principe est trop évidente pour retenir l'attention, même si le texte est bien écrit.
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