Résumé :
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Les fausses nouvelles (fake news) peuvent-elles fausser la démocratie ? Le peuple est-il devenu complotiste ? Les réseaux sociaux entretiennent-ils des délires autistes ? Experts, médias et élites sont-ils devenus incapables d'imposer faits incontestés et raison minimale ? Venue des Etats-Unis après l'élection de Trump, la panique se répand. A preuve, les gouvernements et l'Europe légifèrent contre le faux. Les grands du numérique tentent de le chasser du Net. Les médias traditionnels pratiquent la vérification (fact-checking) pour le stigmatiser et le démentir. En vain, dirait-on. Entre fuite de données et théories alternatives, rumeurs, trucages, influences étrangères, canulars et désinformations, bidouillages informatiques et croyances sauvages, nos sociétés de l'information ont visiblement un problème avec le contrôle de l'information et la supposée post-vérité. Si tel est le cas, il faut se demander pourquoi une telle fraction de la population est devenue si rétive aux évidences d'une autre, d'où vient ce scepticisme de masse et comment se propagent des versions alternatives du réel. Il faut se demander quels sont les ressorts culturels, psychologiques et technologiques de cette rupture. Et si les contre-mesures idéologiques et politiques destinées à rétablir le règne du vrai ne risquent pas d'entretenir un cycle infernal d'incroyance et de censure.
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