Résumé :
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"Rares furent ceux qui prirent au pied de la lettre les menaces de Mein Kampf. Ils avaient pourtant raison : quelques années plus tard, les morts en Europe se comptaient par millions. La guerre nazie ne fut pas le premier conflit horriblement meurtrier. Son caractère unique dans l'histoire moderne tient essentiellement à la nature d'une grande partie des victimes et aux procédés employés pour les massacrer. Jusque-là, les armées faisaient deux sortes de victimes : les soldats ennemis, en priorité, et, faute de pouvoir faire autrement, les civils qui avaient la malchance de se trouver pris dans la zone de combats. Pour la première fois, les SS recherchèrent délibérément pour les tuer des hommes, des femmes, des enfants qui ne s'opposaient à eux ni en acte ni en parole. On ne massacra pas les juifs et les Tsiganes pour ce qu'ils faisaient, mais pour ce qu'ils étaient. Ce principe de choix commandait un procédé inédit de mise à mort : l'asphyxie à l'aide de gaz toxiques. Cette technique avait l'avantage de permettre de tuer en masse, à l'abri des regards dans des locaux fermés, et n'exigeait que le concours de participants peu nombreux qui s'engageaient à garder un silence absolu. De la sorte, des menaces d'élimination sans cesse proférées mais jamais précisées allaient se transformer en une gigantesque entreprise clandestine. Le secret fut assez bien gardé pour que, jusqu'au bout, les malheureux qui arrivaient à Auschwitz après un voyage atroce puissent ignorer jusqu'au dernier moment le sort qui les attendait. Ce livre ne retrace pas seulement un énorme épisode criminel de l'histoire. Il nous fait pénétrer au coeur d'un mystère qui, en plein XXème siècle et dans un pays considéré comme l'un des plus civilisés du monde, a pu demeurer presque entier jusqu'à la victoire des alliés."
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