Résumé :
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Un courant artistique se définit par son originalité et par sa fécondité. Ce qui importe dans sa réalité, ce n'est pas sa durée ou son expansion, mais le caractère unique, irremplaçable, de sa contribution à l'édifice universel de la création. C'est avec l'éclosion de la renaissance italienne que naît vraiment ce concept, qui permet de classer les artistes et leurs uvres en fonction de leurs choix thématiques et esthétiques. D'où la fortune de ces termes qui, multipliés par le passage des siècles (baroque, classicisme, maniérisme, etc.), confèrent une cohérence manifeste à l'histoire des arts. Ce phénomène ne faisant que s'accentuer tout au long du XIXe siècle, on verra ainsi graviter autour des grands courants du temps (néoclassicisme, romantisme, réalisme, symbolisme, impressionnisme, etc.), nombre de mouvements moins importants, mais indispensables à la logique historique. De l'orientalisme à l'art nouveau, il est aisé de vérifier que tous ont apporté quelque chose d'unique à l'histoire de l'art, en dépit de leur disparité et de leur apparente hétérogénéité. La première moitié du XXe siècle ne rompt pas vraiment avec ce principe et ses références incontournables telles que le fauvisme, le cubisme, l'abstraction ou encore le surréalisme, et quelques courants marginaux, radicaux ou prémonitoires (tel que l'art naïf) dont aucun historien ne s'aviserait de faire l'économie.
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