Résumé :
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La fracture sociale place les travailleurs sociaux en première ligne pour aider les personnes. Et le travail social mue. Plus que jamais, les équipes sont pluralistes : nul ne peut seul analyser une situation, l'action sociale devient inter-institutionnelle. Par ailleurs, certaines violences nous sont insupportables et supposent une intervention judiciaire. Or, dépositaires de secrets familiaux et de l'intimité des individus, les travailleurs sociaux ne peuvent tout en dire. Les personnes en difficulté doivent avoir confiance afin de se confier. Entre parler et se taire, comment se positionner ? La loi apporte bien des réponses. Complétée par les juridictions, elle énonce qui est tenu à l'obligation de se taire en toutes circonstances... mais dans le même temps, elle fait l'obligation à chacun de porter aide et assistance à celui qui est en péril. Comment dénouer cette contradiction apparente ? Qui est tenu ? A quoi ? Vis-à-vis de qui ? Jusqu'où ? Et sous quels risques ? Quand doit-on parler ? Comment intervenir sans parler ? Il faut éviter que les réponses soient apportées dans des conditions particulièrement traumatiques comme cela a été le cas récemment par des tribunaux. On doit pouvoir faire l'économie d'une intervention judiciaire, en sachant toutefois que travail social rime, par définition, avec responsabilité. Qu'elle soit pénale, civile, disciplinaire ou morale, il n'est pas d'action sociale professionnelle sans responsabilité.
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